La chimiothérapie
Qu’est-ce que c’est ?
La chimiothérapie est le traitement contre le cancer le plus utilisé. Son effet est cytotoxique, c’est à dire qu’il cible le cycle de multiplication cellulaire de façon non spécifique.
Ainsi, son action concerne les cellules tumorales dont la croissance est incontrôlée, mais aussi les cellules saines dont la division est rapide (muqueuses, cheveux etc).
Le fonctionnement
Il existe un grand nombre de molécules de chimiothérapie disponibles en oncologie/hématologie. Les différentes phases du cycle cellulaire pendant lesquelles elles agissent les distinguent entre elles.
En effet, initialement le développement d’une tumeur cancéreuse provient de la dégénérescence d’une seule cellule dont la prolifération devient anarchique et très rapide. Ce qui induit donc que chaque cellule se divise en 2 donnant ainsi 4 cellules, chacune se divisant elle-même en 2 etc de façon infinie et exponentielle.
Plusieurs phases divisent cette prolifération :
- Croissance de la cellule
- Réplication : Multiplication par 2 du matériel génétique de la cellule
- Mitose ou division en 2 cellules (dites cellules filles) à partir de la première cellule (dite cellule mère)
Les chimiothérapies s’attaquent à ces phases d’activité de la cellule qui sont des points de vulnérabilité, afin de contrôler, voire de stopper la croissance de la tumeur.
Pour potentialiser l’efficacité du traitement, les molécules de chimiothérapie sont souvent associées entre elles au sein de ce que l’on appelle un protocole de chimiothérapie (nommé par les initiales des produits qu’il comprend).
Ces médicaments peuvent être disponibles sous différentes formes : le plus souvent intra-veineuse mais aussi orale, intra-musculaire ou sous-cutanée.
Ainsi, des cycles d’administrations de ces médicaments rythment le traitement et une ou plusieurs administrations à intervalles réguliers composent chacun de ces cycles.
C’est essentiellement le mode d’action de la molécule utilisée, ainsi que les effets secondaires prévisibles du traitement qui déterminent les intervalles entre les cures afin de laisser le temps à l’organisme de récupérer.
Enfin, l’indication et la réponse du patient au traitement déterminent le nombre de cures à administrer. Votre oncologue réalisera un bilan complet de la maladie régulièrement avec un bilan sanguin et d’imagerie (tous les 2 ou 3 cycles le plus souvent) afin de valider ou non la poursuite du traitement.
Catherine, 53 ans, témoigne de son combat contre son cancer du sein et de son traitement sous chimiothérapie.
Les effets indésirables
Premièrement, les effets indésirables des chimiothérapies sont variables en fréquence et en intensité selon les molécules utilisées.
Pour illustrer cela, parmi les plus courants, on retrouve :
- Réaction allergique
- Risque d’hypofertilité ou de stérilité : L’équipe médicale peut proposer une stratégie de préservation de la fertilité à tout patient concerné.
- Fatigue
- Alopécie : Perte des cheveux et des poils (non systématique)
- Troubles digestifs : Nausées/vomissements, diarrhées, mucites (aphtes et irritations de la bouche).
- Perturbations biologiques (visibles sur les prises de sang) : - Toxicité sur les cellules sanguines. Cette dernière peut provoquer des symptômes comme : - une anémie, induisant une baisse de l’hémoglobine (globules rouges) - une leucopénie représentant une baisse des globules blancs (notamment les polynucléaires neutrophiles protégeant contre les infections - et enfin, une thrombopénie provoquée par une baisse des plaquettes avec risque de saignement. - Toxicité hépatique et rénale : Les reins et le foie sont les principaux organes qui assimilent et éliminent la chimiothérapie. Il peut alors s’ensuivre des perturbations de la fonction de ces organes après le traitement.
Si certains effets secondaires sont immédiats (fatigue, nausées, vomissements), la plupart surviennent dans les 7 à 10 jours suivant l’administration du traitement. Des traitements de prémédications peuvent donc être pris en préventions de l’apparition de la plupart de ces effets secondaires.
Votre oncologue renforcera ces mesures de prévention en fonction de la tolérance propre à chaque individu et si besoin la dose de chimiothérapie sera adaptée également.
Les indications
La chimiothérapie est un traitement systémique (l’inverse de local) qui traite le cancer où qu’il se trouve dans l’organisme.
Elle est donc le plus souvent utilisée dans des maladies métastatiques (c’est-à-dire disséminées dans l’organisme) mais elle peut également être utilisée dans des maladies circonscrites à un organe dans 2 cas de figures.
En « adjuvant »
C’est à dire après un traitement local radical qui vise à retirer la tumeur complètement (chirurgie ou radiothérapie) pour diminuer au maximum le risque de récidive.
En effet, il est bien établi que le passage précoce de cellules cancéreuses microscopiques (non visibles sur les scanners ou IRM) dans la circulation sanguine, favorisent les rechutes à distance possibles d’un traitement local. Ces dernières peuvent ensuite, parfois après plusieurs années, coloniser d’autres organes.
Un médecin peut proposer un traitement complémentaire quelques semaines après l’intervention, lorsque ce risque est considéré comme non négligeable.
En « néo-adjuvant »
Lorsque la tumeur reste localisée mais semble difficile à extirper pour le chirurgien, l’oncologue peut préconiser une chimiothérapie première, dont l’objectif est de réduire la taille de la tumeur afin de pouvoir la retirer plus facilement.
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Article mis à jour le 23 sept. 2024
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