Le cancer du rein

Qu’est-ce que c’est ?

Le rein est un organe vital dont le principal rôle est la filtration du sang avec la production d’urine. Ce dernier permet d’éliminer les déchets de la circulation sanguine. Le cancer du rein est donc une tumeur dérivant d’une cellule ayant acquis la capacité de se multiplier indéfiniment. Elle est, le plus souvent, issue du parenchyme rénal.

Il s’agit d’une maladie rare, mais dont l’incidence est en constante augmentation, notamment dans les pays industrialisés. Enfin, 15 323 nouveaux cas estimés en 2018 en France, il s’agit du 3ème cancer urologique.

Interview du Professeur Stéphane Oudard

Les différents cancers du rein

Il existe de nombreux sous-types de cancers du rein, mais le plus fréquent (80% des cas) est appelé carcinome rénal à cellules claires. Les autres histologies (c’est-à-dire les catégories de cancers du rein selon le type de cellules touchées) les plus fréquentes sont le carcinome papillaire (type I et type II) et le carcinome chromophobe. Au total, il existe plus de 50 sous-types différents.

Parfois, le cancer du rein peut entrer dans le cadre de maladies génétiques héréditaires. Il peut également s’accompagner de pathologies extra-rénales (exemple de la maladie de Von Hippel Lindau). Bien que rares, des analyses génétiques doivent reconnaître et confirmer ces situations. C’est pourquoi on sollicitera une consultation génétique dédiée, en cas de diagnostic avant 45 ans, pour les tumeurs bilatérales et/ou multifocales. Le généticien effectuera alors ces consultations pour les personnes apparentées au 1er degré.

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Les causes et facteurs de risque

Il existe des facteurs de risque du cancer du rein non-modifiables :

  • L’âge : le risque augmente avec l’âge, notamment après 70 ans
  • Le sexe : 2 fois plus de cas chez les hommes
  • La consommation de tabac : 6% des cas
  • Le surpoids et l’obésité : 25% des cas
  • Exposition professionnelle à des carcinogènes
  • Certaines pathologies augmentent elles-mêmes le risque de développer un carcinome rénal : l’HTA (hypertension artérielle)
  • L’insuffisance rénale chronique : notamment patients dialysés/transplantés
  • Les maladies héréditaires comme évoqué ci-dessus entre 2 et 8% des cas.
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Le dépistage

Il n’existe pas de stratégie de dépistage de masse dans le cadre du cancer du rein. De plus, on ne réalise une surveillance systématique que chez les individus ayant des prédispositions héréditaires à ce cancer.

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Les symptômes

Dans la majorité des cas, le cancer du rein est découvert fortuitement en dehors de tout symptôme (65% des cas).

  • Fatigue
  • Amaigrissement
  • Manque d’appétit
  • Hématurie
  • Lombalgie
  • Masse palpable au niveau de l’abdomen
  • Fièvre
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Le diagnostic

L’examen essentiel permettant de confirmer le diagnostic est l’uroscanner avec et sans injection de produit de contraste. L’IRM abdominale permet aussi de bien visualiser la lésion et de la caractériser. On peut enfin avoir recours à l’échographie de contraste. Contrairement à la majorité des tumeurs, il est rare de réaliser une biopsie de confirmation. En effet, celle-ci ne sera réalisée que si elle peut modifier la stratégie de traitement. Enfin, le diagnostic de cancer du rein est posé par l’imagerie.

Étant donné que 20% des tumeurs rénales sont métastatiques, c’est-à-dire disséminées à distance du rein, un bilan d’extension sera systématiquement réalisé par un scanner complet +/- une IRM cérébrale. De plus, on peut également réaliser une scintigraphie osseuse selon les symptômes présentés au diagnostic.

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Les traitements

La stratégie thérapeutique dépend essentiellement du stade de la maladie.

Au stade localisé

Un traitement focal sera privilégié (c’est-à-dire, qui vise à retirer ou neutraliser les cellules malignes).

De plus, en fonction du contexte (taille et localisation de la tumeur, fonction rénale initiale, maladie héréditaire etc), différentes options existent et vous seront exposées par un chirurgien urologue spécialisé et/ou un radiologue interventionnel.

Chirurgie

  • Soit totale (dans la majorité des cas) : on retire le rein atteint, mais aussi la graisse qui l’entoure et la glande surrénale homolatérale
  • Soit partielle si la tumeur est en périphérie du rein, de taille limitée ou dans un contexte de pathologie héréditaire avec un risque de tumeurs multiples.

Traitements en radiologie interventionnelle

  • Soit ablation par radiofréquence : par voie percutanée, une sonde est placée au contact de la tumeur et entraîne ainsi la mort des cellules tumorales par la chaleur (entre 50 et 100°C).
  • Soit cryoablation : par voie percutanée également, mais cette fois, cette sonde détruit la lésion par le froid (-47°C).

Au stade métastatique

Lorsque le cancer du rein est, ou devient métastatique, l’oncologue dispose d’un arsenal thérapeutique qui s’est considérablement enrichi ces dernières années.

Le cancer du rein n’est pas sensible à la chimiothérapie, votre oncologue ne vous le proposera donc pas. Le traitement repose sur les thérapies ciblées orales ou l’immunothérapie en perfusion ou encore l’association des deux. Enfin, si les lésions métastatiques sont peu nombreuses, on pourra vous proposer un traitement focal (radiothérapie, chirurgie, radiologie interventionnelle).

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Ce qui fait la différence :

1 - Du changement dans la prise en charge avec les immunothérapies

L’arrivée de l’immunothérapie de nouvelle génération a transformé la prise en charge du cancer du rein . Si l’on savait depuis plus de 20 ans que cette maladie ne répondait pas à la chimiothérapie, mais répondait déjà à des immunothérapies anciennes, les effets secondaires de ces dernières étaient très lourds, parfois fatals.

Les immunothérapies actuelles, qui ciblent le système immunitaire du patient pour que celui-ci cible à son tour les cellules tumorales et les détruise (cf. fiche dédiée) ont permis d’obtenir des taux de réponse élevés et jusqu’à 10% de réponses complètes si elles sont associées entre elles avec de moindres effets secondaires que les toutes premières immunothérapies.

2 - La néo angiogenèse

La spécificité du cancer du rein réside aussi dans sa dépendance à un mécanisme appelé «néo angiogenèse», soit la capacité du cancer à créer son propre réseau de vascularisation pour permettre sa croissance incontrôlée. Néanmoins, le développement récent de plusieurs molécules bloquant ce mécanisme a permis d’améliorer le pronostic du cancer du rein métastatique.

3 - Le futur

L’enjeu à venir est de sélectionner au mieux les patients qui vont bénéficier d’une de ces stratégies ou de leur combinaison. Enfin, ne pas oublier que les essais cliniques peuvent permettre d’apporter des solutions à différents stades de la maladie.

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Article mis à jour le 23 sept. 2024

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