Le cancer de l'ovaire
Qu’est-ce que c’est ?
Les ovaires sont deux glandes (c’est-à-dire des organes produisant des hormones), situées de part et d’autre de l’utérus et reliées à la cavité utérine via les trompes de Fallope. Ils appartiennent au système reproducteur féminin.
Le cancer de l’ovaire est une tumeur le plus souvent développée aux dépens de ce que l’on appelle l’épithélium ovarien, soit la couche externe de tissu qui entoure la glande elle-même. Avec 5 320 cas estimés en France en 2020, il s’agit du 9ème cancer le plus fréquent chez la femme. Il touche majoritairement les plus de 65 ans, mais des formes plus précoces sont possibles, notamment en cas de prédisposition génétique.
En savoir plus sur le cancer de l'OvaireLes causes et facteurs de risque
Pendant toute la période où une femme est en âge de procréer (en moyenne 15-49 ans), chaque mois les ovaires produisent un ovocyte mature (ovule). Ce dernier migre vers la cavité utérine pour être potentiellement fécondé : c’est l’ovulation.
Ce phénomène s’accompagne de la sécrétion de facteurs inflammatoires, d’hormones et de cicatrisations répétées de la surface de l’ovaire qui pourraient individuellement être à l’origine de la maladie.
Un nombre d’ovulations plus important est donc un facteur de risque, c’est-à-dire :
- L’absence de grossesse
- Des règles précoces
- Une ménopause tardive
- L’âge (> 65 ans)
- Le surpoids ou l’obésité
À l’inverse, la prise d’un contraceptif oral serait un facteur protecteur.
Enfin, le principal facteur de risque est l’existence d’une anomalie génétique héréditaire. Ces syndromes de prédisposition sont responsables de 15 à 20% des cas de cancers de l’ovaire de haut grade. Il s’agit principalement d’anomalies des gènes BRCA 1 ou 2 ou plus rarement du syndrome de Lynch.
En cas de tumeur épithéliale de haut grade, le médecin vous proposera systématiquement la recherche de ces anomalies.
En savoir plus sur les causes et facteurs de risque de l'OvaireLe dépistage
Il n’existe actuellement aucun test validé pour le dépistage précoce du cancer de l’ovaire. Personne n’a encore démontré le rôle de l’échographie pelvienne ou encore du marqueur Ca-125.
En savoir plus sur le dépistage du cancer de l'OvaireLes symptômes
Le plus souvent, la maladie se développant dans un espace creux « extensible », les symptômes n’apparaissent que tardivement, lorsque le cancer est déjà relativement évolué.
Il s’agit le plus souvent de :
- Sensation de pesanteur abdominale
- Prise de poids inexpliquée
- Augmentation du périmètre abdominal
Il peut également exister des signes fonctionnels comme :
- Altération du transit intestinal
- Troubles urinaires
Des symptômes généraux peuvent également être présents comme :
- Fatigue
- Perte d’appétit
Aucun de ces signes n’est 100% spécifique, mais leur intensité et/ou leur persistance dans le temps doivent amener à consulter.
En savoir plus sur les symptômes du cancer de l'OvaireLe diagnostic
Le plus souvent, les symptômes conduisent à la réalisation d’une échographie abdomino-pelvienne et endovaginale. En cas de lésion ovarienne maligne suspectée, un radiologue doit réaliser une IRM lombo-pelvienne.
Le diagnostic de certitude repose sur la réalisation de prélèvements histologiques, c’est-à-dire d’un fragment du tissu de la tumeur, via une cœlioscopie dans la plupart des cas. On réalise la coelioscopie au bloc opératoire sous anesthésie. Le professionnel de santé réalise 3 points d’entrées pour les différents instruments (un sous le nombril et un sur chaque flanc) afin de ne pas laisser de larges cicatrices. Cet examen permet d’explorer en vision directe avec une caméra l’ensemble de la cavité abdominale, de visualiser la lésion ovarienne et de réaliser des prélèvements de chaque élément suspect.
Il faut ensuite compter une semaine environ pour obtenir le résultat complet des biopsies.
En savoir plus sur le diagnostic du cancer de l'OvaireLes traitements
Selon le stade, le traitement diffère.
En cas de tumeur localisée, la référence est le traitement chirurgical. Si la maladie est plus étendue, un traitement médical systémique (qui agit sur l’ensemble de l’organisme) à base de chimiothérapie +/- suivi d’une thérapie ciblée accompagnera une chirurgie.
En cas de limitation de l’extension de la tumeur, on réalisera la chirurgie en premier suivie du traitement systémique.
Enfin, si l’extension empêche la résection immédiate de la tumeur, on réalisera 3 à 4 cycles de chimiothérapie puis une chirurgie dite « d’intervalle » si la réponse à la chimiothérapie est satisfaisante.
On reprendra ensuite la chimiothérapie associée à une thérapie ciblée anti-angiogénique en perfusion qui sera poursuivie en « entretien » pendant 15 mois. En cas de mutation BRCA, une thérapie ciblée spécifique par voie orale remplacera la thérapie ciblée anti-angiogénique, pendant minimum 2 ans.
Si la chirurgie reste impossible après les premiers cycles de chimiothérapie, le patient poursuivra celle-ci.
En savoir plus sur les traitements du cancer de l'OvaireCe qui fait la différence :
1 - La mutation BRCA
Le cancer de l’ovaire est à l’heure actuelle le seul cancer où l’impact de la présence d’une mutation BRCA 1 ou 2 modifie réellement la prise en charge grâce à une nouvelle classe thérapeutique : les inhibiteurs de PARP. C’est pourquoi sa recherche (sur le tissu tumoral et/ou dans le sang) est indispensable en cas de tumeur de haut grade, quels que soient les antécédents familiaux ou l’âge au diagnostic.
2 - La notion de sensibilité au platine
Le protocole standard de chimiothérapie dans le cancer de l’ovaire comprend une molécule appelée Carboplatine. En cas de rechute tardive (6 mois après la dernière dose de Carboplatine), une patiente est dite « platine sensible », il est alors possible de réutiliser ce médicament et d’obtenir de nouveau un effet.
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Article mis à jour le 23 sept. 2024
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