Le cancer du col de l'utérus
Qu’est-ce que c'est ?
Le col de l’utérus se divise en trois zones :
- L’endocol (proche de l’utérus).
- L’exocol (proche du vagin), où se développent la majorité des cancers.
- La zone de jonction, point de transition entre ces deux zones, souvent touchée par les lésions cancéreuses.
Des changements cellulaires peuvent provoquer :
- Des tumeurs bénignes comme les polypes, kystes ou fibromes, qui ne se propagent pas et sont généralement traités par chirurgie uniquement en cas de symptômes.
- Des lésions précancéreuses (dysplasies), causées par le HPV (Human Papillomavirus). Elles évoluent lentement, en 10 à 15 ans, vers un cancer invasif si elles ne sont pas traitées.
- Des cancers malins :
- Carcinomes épidermoïdes (90 %) se développant dans les cellules épithéliales malpighiennes.
- Adénocarcinomes (10 %) provenant des cellules glandulaires.
Le cancer du col de l’utérus prend naissance dans la partie basse de l’utérus, souvent liée à une infection persistante par le Papillomavirus humain (HPV), responsable de près de 100 % des cas. En cas d’évolution, les métastases apparaissent, touchant principalement le péritoine, le foie et les poumons.
Quelques chiffres sur le cancer du col de l’utérus
En France, en 2023, 3 159 nouveaux cas ont été diagnostiqués, avec un âge médian de 55 ans (INCa). Ce type de cancer représente environ les ¾ des cancers diagnostiqués chez les femmes de moins de 65 ans (Ligue contre le cancer). Le cancer du col de l'utérus touche de nombreuses femmes à travers le monde.
Santé publique et dépistage
Le cancer du col est un enjeu majeur de santé publique, particulièrement dans les pays en développement. En France, l’incidence a diminué grâce au dépistage systématique (frottis et recherche du HPV), mais il reste une maladie sérieuse, avec un pronostic intermédiaire : 86 % de survie à 5 ans.
En savoir plus sur le cancer du col de l’utérusLes causes et facteurs de risque
Les cancers du col de l'utérus sont associés à plusieurs facteurs de risque :
- Papillomavirus humain (HPV) : responsable de près de 100 % des cas, notamment les types 16 et 18, impliqués dans 70 % des cancers.
- Immunodépression (VIH) : augmente la persistance du HPV et le risque de progression vers un cancer.
- Tabagisme : double le risque de développer ce type de cancer (environ 9 % des cas sont attribuables au tabac en France selon le CIRC).
- Contraceptifs oraux combinés : moins de 5 % des cas y sont liés. Le risque augmente avec une utilisation prolongée (5 ans ou plus) et diminue après l'arrêt.
- Exposition au diéthylstilbœstrol (DES) : cet œstrogène de synthèse est cancérogène pour les femmes exposées in utero entre 1948 et 1977.
- Autres facteurs suspectés :
- Infections (Chlamydia, herpès)
- Expérience sexuelle précoce et partenaires multiples - Surpoids, obésité
- Grossesses multiples
- Traitements immunosuppresseurs.
À l’inverse, plusieurs éléments protègent contre le cancer du col de l'utérus :
- Vaccination contre le HPV : efficace pour prévenir l’infection par les HPV cancérogènes.
- Dépistage régulier : permet de détecter et traiter les lésions précancéreuses.
Le dépistage
La prévention et la détection précoce du cancer du col de l'utérus reposent sur la vaccination et le dépistage :
- Vaccination contre les papillomavirus : deux vaccins sont disponibles en France et sont recommandés pour les filles et garçons de 11 à 14 ans, avec possibilité de rattrapage entre 15 et 19 ans (source : Santé Publique France et Inca).
- Dépistage organisé depuis 2018 : destiné aux femmes de 25 à 65 ans, il repose sur deux tests :
- Examen cytologique (frottis) : détecte les cellules anormales et précancéreuses.
- Test HPV-HR : identifie les papillomavirus à haut risque.
La fréquence de ces tests dépend de l’âge :
Les symptômes
Les principaux symptômes du cancer du col de l’utérus sont :
- Saignements vaginaux anormaux : - Avant la ménopause : souvent causés par des fibromes mais nécessitant une consultation - Après la ménopause : métrorragies fréquentes, nécessitant un suivi médical.
- Autres signes :
- Pertes vaginales (leucorrhées), souvent bénignes mais parfois associées à des brûlures
- Douleurs pelviennes ou lombaires, pouvant avoir d'autres causes
- Douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie)
- Difficultés ou douleurs lors de la miction, bien que souvent dues à des infections urinaires.
- Symptômes rectaux rares (ténesmes, douleurs rectales) si le rectum est touché.
Ces symptômes, bien qu’ils puissent être causés par des affections bénignes comme les fibromes ou les infections, doivent être investigués rapidement pour écarter toute suspicion de cancer et optimiser les chances de traitement efficace.
En savoir plus sur les symptômes du cancer du col de l'utérusLe diagnostic
L'âge médian du diagnostic varie selon le type de lésion, avec 37 ans pour les lésions précancéreuses et 51 ans pour les cancers invasifs.
En cas de suspicion, le gynécologue procède à un interrogatoire sur les symptômes, les antécédents médicaux et familiaux, puis à un examen clinique comprenant un toucher vaginal et rectal, un frottis cervico-utérin, et éventuellement une colposcopie et une biopsie.
L'analyse histologique permet de déterminer le grade de la tumeur (1 à 3), influençant son agressivité. Le diagnostic peut être complété par des examens d'imagerie (IRM, radiographies, TEP) pour évaluer l'étendue du cancer et déterminer son stade (classification TNM).
Ce stade, essentiel pour le choix du traitement et le pronostic, dépend de la taille de la tumeur, de l'envahissement des ganglions, et de la présence de métastases. Les stades vont de 1 (limité au col) à 4 (atteinte d'organes distants).
En savoir plus sur le diagnostic du cancer du col de l'utérusLes traitements
Le traitement du cancer du col de l'utérus est personnalisé, basé sur le diagnostic, le stade et les caractéristiques des cellules cancéreuses.
Avant tout traitement, les patientes sont informées du risque d'infertilité et des options de préservation de fertilité. Le parcours thérapeutique est décidé lors d'une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) impliquant divers spécialistes.
Les traitements disponibles sont :
- Chirurgie (souvent initiale, incluant conisation ou amputation du col),
- Radiothérapie (externe ou en curiethérapie),
- Chimiothérapie (en cas de récidive ou stades avancés),
- Des thérapies ciblées ou immunothérapies pour certains cas.
La chirurgie peut être réalisée par laparoscopie ou robot-assistée, et la chimiothérapie est souvent combinée à la radiothérapie.
Les traitements sont adaptés à la patiente, et des essais cliniques permettent d'améliorer les prises en charge.
En savoir plus sur les traitements du cancer du col de l'utérusCe qui fait la différence :
1 - Une prise en charge rapide
Le cancer du col de l'utérus est souvent diagnostiqué lors de dépistages réguliers ou après l'apparition de symptômes comme des saignements anormaux ou des douleurs pelviennes.
Une prise en charge rapide est essentielle pour éviter toute progression de la maladie.
2 - Un large panel de traitements disponibles
Les progrès médicaux ont permis de développer plusieurs options thérapeutiques pour traiter le cancer du col de l'utérus :
- Les traitements locaux , avec la chirurgie en première ligne, souvent sous forme de conisation, de trachélectomie ou d’hystérectomie, parfois complétée par l’ablation des ganglions lymphatiques.
- La radiothérapie , fréquemment utilisée après la chirurgie pour rédure les risques de récidive, ou comme traitement principal lorsque la chirurgie n’est pas envisageable.
- Les traitements médicamenteux , dont la chimiothérapie pour les cancers de stade avancé ou récidivants, l’immunothérapie et les thérapies ciblées pour certains sous-types plus agressifs.
Ces traitements sont combinés en fonction du stade de la maladie et des caractéristiques spécifiques du cancer.
3 - Une individualisation de la stratégie thérapeutique
La personnalisation du traitement est essentielle dans la prise en charge du cancer du col de l’utérus. Les examens histologiques et la biologie moléculaire permettent de classer les cancers et de repérer des anomalies génétiques qui peuvent influencer le choix du traitement.
En cas d’instabilité microsatellitaire (MSI), l’immunothérapie peut offrir de bons résultats.
Pour les formes de cancer plus sensibles aux œstrogènes, l’hormonothérapie peut être envisagée.
L'état général de la patiente, son âge et d'autres comorbidités sont également des facteurs cruciaux pour choisir la meilleure approche thérapeutique.
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Article mis à jour le 14 avr. 2025
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