Le lymphome
Qu’est-ce que c’est ?
Un lymphome est un cancer du système immunitaire se développant principalement au sein des ganglions lymphatiques. De plus, il implique un type de globules blancs particuliers, les lymphocytes.
Les ganglions correspondent à de petits organes en forme de haricot ramifiés au sein du réseau lymphatique et répartis dans tout le corps. Ils contiennent des cellules du système immunitaire, et notamment les lymphocytes, prêts à réagir à d’éventuels agents extérieurs ou agressions.
Lorsqu’une erreur survient au niveau de la fabrication des lymphocytes, cela peut conduire à la production d’une cellule anormale. Cette dernière échappe à tout contrôle. Elle peut être douée d’une capacité de multiplication très rapide couplée à une capacité de survie. Cela peut alors aboutir à un syndrome tumoral, le lymphome.
Interview du Docteur Clémentine Sarkozy
En France métropolitaine, les lymphomes représentent la moitié des hémopathies malignes. Cela correspond à 6 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancer.
Les types de lymphomes
Deux types de lymphomes existent et sont différents tant sur leur aspect que sur leur prise en charge.
Le Lymphome Hodgkinien (LH)
Le LH est le premier type à avoir été́ identifié par Sir Thomas Hodgkin en 1832.
Il est caractérisé́ par la présence de grandes cellules atypiques, les cellules de Reed-Sternberg. C’est un cancer peu commun avec environ 1 900 nouveaux cas par an en France (0.5% de l’ensemble des cancers). De plus, ce cancer est plus fréquent chez le jeune adulte.
Le Lymphome Non-Hodgkinien (LNH)
Les LNH représentent 90% des cas de lymphomes, avec une médiane d’âge de survenue autour de 60 ans. Certains sont dits indolents, avec une évolution plutôt lente mais de nombreuses rechutes ; par opposition aux LNH dits agressifs, caractérisés par une évolution rapide et un taux de guérison autour de 60%.
Les causes et facteurs de risque
Dans la majorité des cas, il n’y a pas d’élément causal identifié.
En milieu professionnel, les expositions aux pesticides, aux solvants organiques (benzène, solvants chlorés, teintures capillaires) et aux poussières de bois ont souvent été́ associés à une augmentation du risque de lymphome.
Depuis 2015, un décret a défini le lymphome malin non hodgkinien provoqué par les pesticides comme maladie professionnelle par le régime agricole.
Dans l’environnement général, les expositions aux UV, aux radiations ionisantes, et aux dioxines sont suspectées d’augmenter le risque de lymphome, mais sans que le lien de causalité́ n’ait pu être établi.
Certains éléments infectieux peuvent être associés au développement de lymphome, soit à travers un rôle oncologique direct (comme le virus de l’EBV ou HTLV1), ou une stimulation antigénique chronique (comme certaines bactéries : Helicobacter Pylori ou autre).
Le dépistage
Les causes des LNH étant inconnues, il n’est pas encore possible de dépister ou de détecter précocement ces cancers dans la population générale.
En cas de fort risque de développer la maladie, une surveillance rapprochée peut être mise en place pour détecter les signes précoces de lymphome.
Les symptômes
On retrouve une augmentation persistante d’un ou plusieurs ganglions pouvant provoquer un gonflement de la région concernée (cou, sous-axillaire, aine…).
Les lymphomes peuvent aussi se développer dans des régions extra-ganglionnaires, notamment au sein des tissus lymphoïdes associés aux muqueuses, ou encore la rate ou la moelle osseuse ou n’importe quel autre organe (cerveau, testicule…), ce qui peut provoquer des symptômes dépendants de la localisation précise, comme la toux et la diarrhée.
Le patient peut aussi présenter une altération de l’état général :
- Perte de poids
- Fatigue
- Fièvre (surtout le soir)
- Sueurs froides (surtout la nuit)
Le Lymphome Hodgkinien peut être révélé par des symptômes plus rares comme :
- Démangeaisons inexpliquées
- Douleur au niveau des ganglions après l'ingestion d'alcool
Le diagnostic
Il est porté par une biopsie et une analyse anatomopathologique. Le bilan d’extension initial comportera ensuite un scanner et/ou un PET scanner, un bilan biologique, un bilan pré́-thérapeutique.
Dans le contexte d’un traitement par chimiothérapie, une consultation en vue de préservation de la fertilité́ sera réalisée.
Les traitements
Le choix du traitement dépend principalement du type de lymphome, du stade, de la taille des ganglions, de certains paramètres biologiques, de l’état de santé́ général du patient, de son âge et aussi, bien entendu, de ses antécédents médicaux.
Dans environ 30% des cas de lymphomes indolents, notamment le lymphome folliculaire, le patient, s’il ne présente pas de symptôme, peut être surveillé sans initier de traitement, il s’agit de l’abstention thérapeutique.
En revanche, lorsqu’un traitement doit être initié pour un lymphome agressif, il reposera sur de la chimiothérapie en association avec de l’immunothérapie. La chimiothérapie sera souvent composée d’une combinaison d’agents, et administrée par voie veineuse à partir d’une chambre implantable.
Dans le cas des lymphomes de Hodgkin, il n’est pas rare d’associer de la radiothérapie, qui utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses, après 3 ou 4 cycles de chimiothérapie. En cas de rechute, la prise en charge est en train d’évoluer avec de plus en plus d’options reposant sur l’immunothérapie, et la thérapie ciblée, même si la chimiothérapie suivie de l’autogreffe reste toujours une option en première rechute.
Ce qui fait la différence :
Les progrès thérapeutiques dans le domaine de la prise en charge des lymphomes sont majeurs ces dernières années notamment avec l’avènement de la thérapie cellulaire par CAR-T cell .
Cela est possible dès la deuxième ligne de traitement, par exemple pour le lymphome diffus à grandes cellules B.
De plus, une prise en charge dans les essais cliniques est possible en cas de rechute, ou de maladie agressive, dans les centres ayant accès à de tels traitements.
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Article mis à jour le 23 sept. 2024
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