Quel est le dépistage du cancer de la prostate ?

Le dépistage

Le dépistage organisé du cancer de la prostate consisterait à rechercher la maladie de façon systématique dans une population asymptomatique.

Ce dépistage a fait l’objet de nombreux débats depuis qu’en 1994, les autorités réglementaires américaines (Food and Drug Administration ou FDA) ont approuvé l’utilisation du dosage de PSA en conjonction avec le toucher rectal comme une aide pour la détection du cancer de la prostate chez les hommes de 50 ans ou plus.

💡 LE SAVIEZ-VOUS ?

Le PSA qui signifie en anglais Prostate Specific Antigen est une protéine sécrétée dans le sang par les cellules prostatiques normales ou tumorales.

Le taux de PSA se mesure dans la circulation sanguine après une simple prise de sang et s’exprime en nanogramme par millilitre (ng/ml). Pour les hommes de moins de 70 ans, un taux de PSA inférieur à 3 ng/ml est considéré comme normal.

Le taux de PSA augmente légèrement avec l’âge. De ce fait et au-delà de 70 ans, un taux pouvant aller jusqu’à 6,5ng/ml est plutôt considéré comme rassurant (source arcagy.org). En dehors des élévations dues à un cancer de la prostate, le taux sanguin de PSA peut augmenter dans de nombreuses circonstances . C’est par exemple le cas de l’exercice physique et en particulier de l’usage de la bicyclette, d’une infection de la prostate (prostatite) ou d’une augmentation de volume de la prostate due à une tumeur bénigne de la prostate (adénome prostatique).

Le PSA n’est donc pas une protéine spécifique du cancer même si son dosage peut contribuer à détecter certains cancers de la prostate. L’interprétation du taux de PSA peut être délicate et doit être faite par un médecin. Celui-ci s’intéressera particulièrement à l’évolution de ce taux de PSA au cours du temps.

Le dosage de PSA, quel bénéfice ?

Actuellement, le bénéfice d’un dosage de PSA chez l’ensemble de la population masculine n’a pas été strictement prouvé. Un dépistage des cancers de la prostate à l’aide du dosage de PSA n’est donc pas recommandé à l’échelle d’une population.

Cependant, une détection précoce des cancers de la prostate à l’aide du dosage de PSA et du toucher rectal peut être proposée à l’échelon individuel par un médecin à son patient notamment chez les sujets à risque.

Ce dosage ne pourra et ne devra être effectué qu’après une discussion approfondie entre le patient et son médecin. Celui-ci lui expliquera ce qu’est le PSA, les incertitudes liées aux résultats de son dosage, la possibilité de découvrir un cancer de la prostate à l’aide de ce dosage.

La question de la détection précoce

Le médecin précisera les risques associés à cette démarche de détection précoce. Ces risques sont notamment liés aux complications de la procédure de diagnostic qui suit une détection précoce avec la nécessité de biopsies.

Ils peuvent aussi être liés aux complications de la prise en charge retenue ou aux conséquences psychologiques et sociales du diagnostic de cancer. Il présentera les principales caractéristiques du cancer de la prostate, les différents traitements et leurs effets indésirables. Il s’assurera que cette démarche de détection précoce et ses conséquences éventuelles correspondent aux attentes du patient.

De façon générale, cet échange approfondi entre le médecin et son patient peut se faire lorsque celui-ci a entre 50 et 75 ans. En cas de facteurs de risque, ce dialogue entre le médecin et son patient peut s’instaurer de 40 à 45 ans. Il est recommandé de renouveler cette discussion tous les deux à quatre ans en fonction du profil de risques du patient (Recommandations 2022 de l’Association Française d’Urologie ou AFU).

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Article mis à jour le 26 août 2024

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