Comment se diagnostique le cancer de la prostate ?
Le toucher rectal indispensable
Le toucher rectal est indispensable dans la démarche de diagnostic préalablement à la réalisation d’un dosage de PSA. Un toucher rectal suspect sera une indication d’examens complémentaires même en cas de taux de PSA dans les limites des valeurs usuelles (≤ 3 à 4 ng/ml). Si, après le toucher rectal, le taux de PSA est supérieur aux valeurs usuelles, il est conseillé de refaire un dosage de PSA après un délai d’une à deux semaines (recommandations de l’AFU).
En effet, toute manipulation à proximité de la prostate peut augmenter artificiellement le taux de PSA. Si le taux de PSA est toujours supérieur aux valeurs usuelles, le risque de cancer de la prostate augmentera avec le taux de PSA.
Le point de vue de l'expert
Lorsque le taux de PSA est faible, le médecin peut suivre particulièrement l’évolution annuelle de ce taux (vélocité du taux de PSA.) : une augmentation annuelle de plus de 2 ng/ml aurait une valeur pronostique importante et justifierait une surveillance renforcée.
- Si le taux de PSA est compris entre 3 et 7 ng/ ml, le risque de cancer est de 25%
- Si le taux de PSA est compris entre 5 et 30 ng/ ml, le risque de cancer est de 65%
- Si le taux de PSA est compris entre 30 et 100 ng/ ml, le risque de cancer est de 95%
- Si le taux de PSA est compris entre 100 et 1000 ng/ ml, le risque de cancer est de 95%
L'importance de l'IRM
En cas de suspicion d’un cancer de la prostate, il est actuellement conseillé de faire une IRM prostatique (IRM pour Imagerie par Résonance Magnétique) avant d’envisager des biopsies prostatiques.
Si les résultats de l’IRM sont négatifs et que le patient est à faible risque (PSA <0,15 ng/ml), le patient bénéficiera d’une surveillance clinique et biologique avec éventuellement de nouvelles IRM.
Si le résultat de l’IRM est douteux ou positif, le patient devra avoir des biopsies prostatiques.
L'examen des biopsies pour plus de précision
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
Les biopsies prostatiques ont pour but de prélever du tissu prostatique afin qu’il puisse être examiné par un anatomopathologiste, ce médecin spécialiste de l’analyse des tissus et des cellules.
Celui-ci pourra déterminer la nature normale, bénigne ou cancéreuse des cellules prostatiques. Après un entretien préalable avec un urologue, les biopsies seront réalisées sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale.
Une aiguille fine est introduite jusqu’à la prostate en passant à travers le rectum ou à travers le périnée, cette région située entre l’anus et les parties génitales. Pour guider l’aiguille, une visualisation de la zone prostatique est réalisée par échographie et une douzaine de prélèvements seront effectués. Cet examen qui dure entre 15 et 20 minutes n’est pas douloureux grâce à l’anesthésie. Il présente quelques risques d’infection ou d’hémorragie locale.
L’examen des biopsies par le médecin anatomopathologiste permettra, en cas de cancer, de préciser la nature des cellules tumorales et de classifier le cancer. La nature des cancers de la prostate varie en fonction du type de cellules prostatiques à l’origine des cellules cancéreuses et de la zone d’origine des cellules tumorales à l’intérieur de la prostate.
Qu'est-ce que le test de Gleason ?
Les classifications des cancers de la prostate telles que le score de Gleason ou la classification ISUP 2016 ont une valeur pronostique sur l’évolution de la maladie.
Le point de vue de l'expert
En cas de cancer, un bilan d’extension sera réalisé avec notamment une IRM du pelvis (partie basse du ventre) afin de déterminer si les cellules tumorales ont envahi les ganglions. Afin de déterminer la présence de métastases, différents examens d’imagerie médicale pourront être réalisés : scintigraphie osseuse, IRM corps entier ou PET scan (Tomographie par Émission de Positons couplée à un scanner). Ce dernier examen consiste à injecter par voie intraveineuse un médicament radioactif qui va se fixer sur les tissus cancéreux.
Ces différents examens permettent de définir le stade de la tumeur :
- Les tumeurs de stades I et II sont des tumeurs localisées.
- Les cancers de stade I ne peuvent pas être sentis au toucher rectal. Le cancer est localisé au niveau de la prostate et ne franchit pas la capsule.
- Les cancers de stade II peuvent être sentis au toucher rectal. Ils envahissent plus de tissus à l’intérieur de la prostate mais ne franchissent toujours pas la capsule.
- Les cancers de stade III sont dits localement avancés : ces cancers se sont étendus au-delà de la capsule pour envahir les tissus avoisinants mais il n’y a pas de métastases à distance.
- Les cancers de stade IV sont des formes métastatiques : ces cancers se sont étendus aux ganglions lymphatiques ou à d’autres parties du corps.
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Article mis à jour le 27 août 2024
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