Quels sont les causes et facteurs de risques du mélanome ?

Les facteurs de risque des mélanomes de la peau sont multiples. Certains de ces facteurs sont directement liés à la constitution d’un individu (facteurs constitutionnels) alors que d’autres facteurs sont liés à l’environnement (facteurs environnementaux). C’est la coopération entre facteurs constitutionnels et facteurs environnementaux qui conduira au développement d’un mélanome de la peau.

Les facteurs environnementaux

L’exposition prolongée aux rayons ultraviolets (UV) est le principal facteur de risque environnemental. Cette exposition se fait principalement au soleil.

Les expositions brutales qui conduisent à des coups de soleil reçues au cours de l’enfance ou de l’adolescence paraissent les plus dangereuses. En cas de brûlures solaires au cours de l’enfance, le risque de survenue ultérieure d’un mélanome double (source arcagy.org).

Les lampes à bronzer utilisées notamment dans les cabines de bronzage sont une autre source d’UV et l’augmentation du risque de mélanome liée à ces lampes a été clairement démontrée. Les utilisateurs réguliers des cabines de bronzage ont donc un risque accru de mélanome qu’ils développeront à un âge plus précoce.

La photothérapie aux UVA ou PUVA utilisée dans le traitement du psoriasis est également un facteur de risque de mélanome, lorsqu’elle est utilisée à haute dose.

Les patients qui ont eu un système immunitaire affaibli présentent un risque augmenté de développer un mélanome. C’est le cas des patients qui ont un traitement immunosuppresseur, en particulier pour une transplantation d’organe, ou de ceux qui ont certaines maladies comme une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

Les patients qui ont eu un cancer du sang (hémopathie maligne) comme un lymphome de Hodgkin ou un lymphome B à petites cellules ont également un risque augmenté de mélanome.

Les facteurs constitutionnels

Parmi les facteurs constitutionnels, une maladie congénitale (maladie apparue in utero et présente à la naissance), le xeroderma pigmentosum, est associée à une sensibilité accrue aux rayons X et à un risque plus élevé de mélanome. Les patients atteints de cette affection rare n’ont pas la possibilité de réparer l’ADN endommagé par les rayons UV.

💡 LE SAVIEZ-VOUS ?

L’ ADN est un ensemble de 3 milliards de molécules qui sont dans le noyau des 30 000 milliards de cellules qui composent notre organisme. Cet ADN est composé par une suite de 4 éléments différents nommés A, T, G ou C d’après la première lettre de leur nom complet. Il forme une double hélice et contient toutes les informations nécessaires au fonctionnement de chaque cellule. Ces informations sont contenues dans des petits fragments d’ADN dénommés “ gènes “. Il y a environ 21 000 gènes qui décident du fonctionnement d’une cellule et de la production des protéines, ces constituants essentiels des cellules.

Des mutations peuvent survenir au niveau de l’ADN, changeant un élément par un autre à l’intérieur d’un ou de plusieurs gènes. Ces mutations peuvent être transmises d’un parent à un enfant ( mutations génétiques héréditaires ) ou survenir spontanément chez un individu au cours de sa vie ( mutations sporadiques ). Ainsi, les rayons UV peuvent induire des mutations sporadiques dans l’ADN des cellules cutanées. Certaines mutations peuvent augmenter le risque d’apparition de cancers.

Les personnes avec un naevus à mélanocytes congénital présentent également un risque de mélanome accru. Ce naevus est une tache de vin ou un grain de beauté qui est présent à la naissance. Le risque est plus important si le diamètre de la tache de vin ou du grain de beauté mesure plus de 20 cm chez un adolescent ou un adulte.

De même, les personnes avec de très nombreux nævi, des nævi de grande taille (supérieure à 6 mm) ou de nombreuses taches de rousseur présentent un risque accru de mélanome.

Parmi les autres facteurs constitutionnels, la sensibilité individuelle au soleil (phototype) est un facteur de risque de mélanome. De fait, plus la peau est claire, plus elle est considérablement exposée au mélanome.

Finalement, il faut souligner qu’environ 10% des mélanomes surviennent dans un contexte de mélanome familial défini comme au moins deux mélanomes chez des parents au premier degré (père, mère, frère, sœur, enfant). Cette disposition familiale peut résulter d’une prédisposition génétique due à des mutations qui se transmettent d’une génération à l’autre : 5 à 25 % des familles dont les membres ont un risque plus élevé de mélanome ont des mutations du gène CDKN2A. Cette prédisposition familiale peut aussi résulter du mode de vie des membres de la famille (exposition au soleil), du hasard ou d’une association entre prédisposition génétique, mode de vie et hasard.

--
Article mis à jour le 26 août 2024

Demandez un second avis pour votre cancer à un expert
Réponse dans les 7 jours

Démarrer et créer mon dossier