Comment se diagnostique le cancer du col de l'utérus ?
L’âge médian du diagnostic est de 37 ans pour les lésions précancéreuses et de 51 ans pour les cancers invasifs (source arcagy.com).
En cas de suspicion d’un cancer du col de l’utérus à l’occasion d’un frottis de dépistage ou des résultats d’une biopsie, le gynécologue interrogera sa patiente sur les symptômes qu’elle peut ressentir. Il voudra savoir si la patiente a eu des problèmes de santé dans le passé et si elle a d’éventuels facteurs de risque de cancer. Il demandera également si des membres de la famille ont eu une maladie bénigne (fibrome, polype, endométriose) ou maligne de l’utérus et s’il y a d’autres cancers dans la famille.
Il fera un examen clinique complet et examinera notamment les seins, l’abdomen et les aires ganglionnaires. Il effectuera un toucher vaginal et un toucher rectal pour examiner les organes génitaux et les organes de voisinage comme la vessie et le rectum. En complément de cet examen clinique, un frottis cervico-utérin sera également réalisé.
Une colposcopie, cet examen qui permet d’examiner le vagin et le col de l’utérus à l’aide d’une loupe binoculaire (colposcope) pourra aussi être faite. Cette colposcopie permet de localiser une lésion et de faire une biopsie de celle-ci. Cette biopsie permettra au médecin anatomopathologiste de déterminer au microscope la nature exacte de la tumeur (analyse histologique).
Dans plus de 80 % des cas, le cancer du col de l’utérus de développe à partir de cellules épithéliales (cancer de type épidermoïde) et dans environ 10 % des cas, le cancer se développe à partir de cellules glandulaires (adénocarcinome). L’analyse histologique va également permettre à l’anatomopathologiste d’établir le grade de la tumeur qui va de 1 à 3. Plus le grade est élevé, plus l’apparence des cellules cancéreuses s’éloigne de celle d’une cellule normale et plus les cellules cancéreuses sont agressives.
La détermination du grade d’un cancer
Le point de vue de l'expert
Les cancers de grade 1 (cancers bien différenciés) ont des cellules dont l’aspect est relativement normal et qui se multiplient peu. Les cancers de grade 3 (cancers peu différenciés) ont des cellules très indifférenciées et qui se multiplient beaucoup. Les cancers de grade 2 (cancers moyennement différenciés) ont des caractéristiques intermédiaires entre celles des cancers de grade 1 et de grade 3.
Sur la biopsie, le médecin anatomopathologiste pourra également évaluer le taux de division des cellules tumorales en effectuant un test Ki-67 qui déterminera un index Ki-67.
Un index KI-67 élevé indique que les cellules cancéreuses se multiplient rapidement. Il étudiera également l’expression du facteur de croissance cellulaire HER2 /neu. Dans 4 à 8 % des cancers du col de l’utérus, il y a un taux trop élevé de ce facteur de croissance et ces cancers ont tendance à se développer de façon plus agressive et à former des métastases à distance du col de l’utérus.
Si le médecin anatomopathologiste confirme la présence d’un cancer invasif après la biopsie, un bilan complémentaire sera effectué avant de démarrer un traitement afin d’estimer le volume de la tumeur et de déterminer si le cancer s’est étendu à d’autres organes.
Ce bilan pré-thérapeutique comprendra une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Cet examen d’imagerie médicale est l’examen de référence pour vérifier l’extension locale de la tumeur. Il permettra également de déterminer un éventuel envahissement ganglionnaire et de localiser une possible extension de la maladie en dehors de l’utérus.
Une radiographie du thorax sera également effectuée pour déterminer s’il existe des métastases dans les poumons. Des examens permettant de visualiser la vessie (cystoscopie), le rectum (rectoscopie) ou les ganglions lymphatiques (cœlioscopie) seront réalisés pour déterminer s’il y a une extension de la maladie à la vessie, au rectum ou aux chaines ganglionnaires.
Ce bilan d’extension sera complété par une Tomographie à Émission de Positons (TEP). Cet examen consiste à injecter par voie intraveineuse un médicament radioactif qui va se fixer sur les tissus cancéreux et les visualiser. Ces différents examens permettront d’établir le stade du cancer.
💡LE SAVIEZ-VOUS ?
La détermination du stade d’un cancer a surtout un intérêt thérapeutique puisque la connaissance de ce stade contribuera à établir le traitement le plus adéquat pour le patient. Elle permettra aussi de prévoir l’évolution la plus probable de la maladie ( intérêt pronostique ).
Le stade d’un cancer est établi en fonction de trois critères. Le premier critère dépend des caractéristiques de la tumeur ( T ) ; Le second critère dépend du nombre de ganglions envahis N pour Node (Ganglion en anglais)] ; le troisième critère dépend de la présence de métastases et du nombre d’organes envahis par celles-ci ( M ). Ces trois critères permettent de définir le stade d’un cancer selon une classification reconnue internationalement ( classification TNM ).
Les cancers du col de l’utérus de stade 1 sont des tumeurs limitées au col de l’utérus.
Les cancers de stade 2 sont des tumeurs qui s’étendent au-delà du col mais sans atteindre les parois du petit bassin (pelvis) ou le tiers inférieur du vagin.
Les cancers de stade 3 sont des tumeurs qui s’étendent à la paroi du pelvis, qui infiltrent le tiers inférieur du vagin ou qui atteignent le rein.
Les cancers de stade 4 sont des tumeurs qui atteignent la vessie ou le rectum ou qui s’étendent au-delà du petit bassin.
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Article mis à jour le 15 avr. 2025
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