Quels sont les causes et facteurs de risque du cancer du col de l'utérus ?
Actuellement, il n’y a aucun argument pouvant faire penser à une composante héréditaire dans la survenue d’un cancer du col de l’utérus. La très grande majorité des cancers du col de l’utérus sont liés aux infections à Papillomavirus humain.
Ce virus se transmet par contact avec la peau et les muqueuses, souvent lors des rapports sexuels. Une contamination indirecte par l’intermédiaire d’objets souillés est également possible.
La présence de ce virus est fréquente : 70 à 80 % des femmes et des hommes sexuellement actifs rencontreront un papillomavirus au moins une fois dans leur vie (source Santé Publique France, 2019). Cependant, contracter le virus ne signifie pas forcément développer un cancer. En effet, la plupart des femmes infectées par un Papillomavirus élimineront naturellement le virus.
Dans seulement 10 % des cas, le virus persiste au niveau du col utérin et peut alors provoquer des lésions précancéreuses susceptibles d’évoluer en cancers (source lesbiologistesindépendant.fr).
De plus, parmi les différents Papillomavirus, certains n’entraineront pas de cancers et favoriseront simplement l’apparition d’une tumeur bénigne ou condylome (verrue génitale). Parmi les presque 200 types différents de Papillomavirus, seuls 12 sont classés comme cancérogènes avérés (qui peuvent provoquer un cancer). Parmi eux, les Papillomavirus 16 et 18 représentent 70 % des Papillomavirus impliqués dans le cancer du col de l’utérus (source cancer-environnement.fr).
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du SIDA (Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise), est un autre facteur de risque du cancer du col de l’utérus. Les femmes infectées par le VIH ont une baisse de leurs défenses immunitaires, ce qui diminue leurs chances d’éliminer un Papillomavirus et accroit le risque d’évolution des lésions précancéreuses en cancers.
Le tabagisme est aussi un facteur de risque de cancer du col de l’utérus. C’est devenu le facteur de risque le plus important, après l’infection par le Papillomavirus. En 2015 et en France, il a été estimé que 9 % des cas de cancer du col de l’utérus seraient attribuables au tabac (source CIRC 2018). En moyenne, fumer multiplie par deux le risque de cancer du col de l’utérus. Plus une femme va fumer longtemps et de façon intensive, plus le risque augmentera. Cet effet est réversible : les femmes qui ont arrêté de fumer depuis plus de 20 ans présentent un risque de cancer du col divisé par deux par rapport aux fumeuses actuelles.
L’utilisation de contraceptifs oraux combinés (composés d’œstrogènes et de progestérone) a été classé comme cancérogène avéré pour le col de l’utérus (source CIRC 2012). En 2015, en France, il a été estimé que moins de 5 % des cas de cancer de l’utérus seraient attribuables aux contraceptifs oraux (source CIRC 2018). Le risque de cancer du col de l’utérus augmente avec la durée d’utilisation de la contraception (à partir d’une durée d’utilisation de 5 ans) et décline à l’arrêt pour devenir quasiment nul au-delà de 15 ans (source CIRC 2012).
Le point de vue de l'expert
Si la contraception orale est un facteur de risque du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein, c’est au contraire un facteur protecteur pour le cancer de l’endomètre et pour le cancer de l’ovaire (source CIRC 2018).
Une association positive a été observée entre une forme rare de cancer du col de l’utérus (adénocarcinome à cellules claires) et une exposition in utero au diéthylstilbœstrol (DES, distilbène). Le diéthylstilbœstrol est un puissant œstrogène de synthèse qui a été prescrit en France à des femmes enceintes entre 1948 et 1977 pour réduire leur risque de fausse couche.
Néanmoins, ce médicament s’est avéré toxique et cancérogène notamment chez les femmes dont la mère avait été traitée par le diéthylstilbœstrol et qui ont été exposées à ce médicament lorsqu’elles étaient dans le ventre de leur mère.
D’autres facteurs de risque sont suspectés. C’est le cas des infections par Chlamidia trachomatis et par le virus de l’herpès, une expérience sexuelle précoce ou une multiplicité de partenaires sexuels, le surpoids et l’obésité, les grossesses multiples et les traitements immunosuppresseurs (source Cancer-environnement.fr).
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Article mis à jour le 15 avr. 2025
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