Qu’est-ce qu’un cancer du col de l’utérus ?
Les tumeurs malignes (cancéreuses) du col de l’utérus ont pour origine le col qui est la partie le plus basse de l’utérus. Ces cancers sont liés dans près de 100 % des cas à une infection par le virus du papillome humain (Papillomavirus humain ou HPV pour Human Papillomavirus) (CIRC, 2018).
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
L’ utérus est un organe en forme de poire renversée qui fait partie de l’appareil reproducteur féminin. Il est situé dans le petit bassin ( pelvis ) entre la vessie à l’avant et le rectum à l’arrière. Chez une femme en activité génitale, période comprise entre la puberté et la ménopause, l’utérus mesure de 6 à 10 cm de longueur, de 2 à 4 cm d’épaisseur et de 5 cm de largeur.
Le col de l’utérus est la partie la plus basse et la plus étroite de l’utérus. Il fait sailli au fond du vagin et c’est sur lui que le gynécologue prélève des cellules pour faire un frottis .
Il comprend trois parties, l’ endocol qui est la partie haute située du côté de l’utérus, une zone de jonction et l’ exocol qui est la partie basse située du côté du vagin.
L’endocol est formé par un tissu appelé épithélium glandulaire fait de cellules glandulaires endocervicales . Ces cellules sécrètent du mucus dénommé glaire cervicale .
Cette glaire permet de garder le vagin humide tout en le protégeant des germes infectieux. L’exocol est constitué d’un tissu appelé épithélium malpighien composé de cellules épithéliales malpighiennes qui ressemblent aux cellules de la peau. L’exocol est la partie la plus facilement visible du col de l’utérus. C’est au niveau de la zone de jonction que se développe la plupart des cancers du col de l’utérus .
Les cellules du col de l’utérus subissent parfois des changements qui rendent leur mode de croissance et leur comportement anormal. Ces changements peuvent engendrer la formation de tumeurs bénignes (non cancéreuses) comme les polypes, les kystes ou les fibromes.
Les fibromes utérins, les polypes utérins et l’endométriose
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
Une tumeur bénigne du col de l’utérus forme une masse cellulaire qui ne se propage pas à d’autres parties du corps. En général, on la retire par chirurgie.
La tumeur bénigne du col de l’utérus la plus courante est le
polype cervical
. La plupart des polypes sont bénins mais certains peuvent être malins. Le polype cervical peut ne pas causer de symptômes. Parfois, il provoque des saignements vaginaux anormaux ou des pertes vaginales. Habituellement, il ne nécessite pas de traitement sauf s’il saigne, s’il est gros ou s’il semble anormal.
Le kyste est une masse remplie de mucus qui apparaît à la surface du col de l’utérus. La plupart des femmes ont des kystes et leur présence est normale. Ils ne requièrent généralement pas de traitement.
Le fibrome cervical (myome) prend naissance dans le tissu musculaire du col de l’utérus. Il ne cause généralement pas de symptômes. Parfois, il provoque un sainement vaginal anormal ou une douleur lors de relations sexuelles. S’il devient gros, il peut bloquer partiellement les voies urinaires. On ne traite un fibrome que s’il cause des symptômes. Le traitement peut être médicamenteux ou chirurgical.
Les changements subis par les cellules du col de l’utérus peuvent aussi provoquer des lésions précancéreuses qui sont à la frontière entre tumeurs bénignes et tumeurs malignes. Les cellules de ces lésions ne sont pas cancéreuses mais risquent de le devenir si elles ne sont pas traitées pendant une longue période.
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
Les lésions précancéreuses du col de l’utérus les plus courantes sont les dysplasies (étymologiquement, dysplasie signifie “construction perturbée“).
La principale cause de ces dysplasies est une infection persistante par le Papillomavirus humain . Ce virus infecte les cellules épithéliales du col de l’utérus. On distingue les dysplasies légères, moyennes ou sévères. Celles-ci peuvent régresser spontanément, se stabiliser ou s’aggraver et se transformer en cancer. Il faut 10 à 15 ans entre la première infection à papillomavirus et l’apparition d’un cancer (source arcagy.com).
Les changements qui affectent les cellules du col de l’utérus peuvent les transformer en cellules cancéreuses.
Le point de vue de l'expert
Dans près de 90 % des cas, les cancers du col de l’utérus prennent naissance dans des cellules plates et rondes appelées cellules épithéliales malpighiennes .
Les cancers qui en dérivent portent le nom de carcinomes épidermoïdes du col de l’utérus .
Dans moins de 10 % des cas, les cancers peuvent prendre naissances dans les cellules glandulaires . Ce type de cancer est appelé adénocarcinome du col de l’utérus .
Il faut environ 10 ans pour qu’une lésion précancéreuse du col de l’utérus (dysplasie légère) évolue en cancer non invasif in situ (source arcagy.com).
S’ils ne sont pas traités, les cancers non invasifs in situ du col de l’utérus peuvent évoluer en cancers invasifs. Chez les patientes avec un cancer invasif du col de l’utérus, les cellules cancéreuses ont atteint des ganglions lymphatiques, ces organes du système immunitaire disséminés dans tout notre organisme et reliés entre eux par des vaisseaux lymphatiques.
Les ganglions touchés sont d’abord situés dans le pelvis (ganglions pelviens) puis le long de l’aorte, cette grosse artère qui descend du cœur (ganglions para-aortiques). Les cellules cancéreuses peuvent également migrer dans d’autres organes pour former des métastases. Les organes les plus fréquemment touchés par ces métastases sont le péritoine, le foie et les poumons.
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
La formation de métastases est le vrai problème posé par la maladie cancéreuse.
Sans métastase, il suffirait de traiter la tumeur primitive avec un traitement local, chirurgie ou radiothérapie , pour guérir la plupart des cancers. La présence de métastases résulte de la dissémination des cellules cancéreuses à distance de la tumeur primitive et nécessite l’emploi de traitements qui se disséminent eux aussi dans l’organisme (traitements systémiques), chimiothérapies, thérapies ciblées, hormonothérapies ou immunothérapies .
Cette dissémination des cellules cancéreuses pour former des métastases est un phénomène complexe puisque les cellules cancéreuses doivent quitter la tumeur primitive, utiliser les vaisseaux lymphatiques et/ou les vaisseaux sanguins pour circuler dans l’organisme puis quitter ces vaisseaux et pénétrer dans un nouvel organe pour se multiplier dans celui-ci et former des métastases.
Le cancer du col de l’utérus, un problème majeur de santé publique dans le monde
Ce cancer est plus fréquent dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. En France et en 2023, 3 159 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus ont été diagnostiqués (source INCa 2024).
En termes d’incidence (nombre de nouveaux cas par an), le cancer du col se situe au douzième rang des cancers chez la femme avec un taux d’incidence annuelle de 6,1 cas pour 100 000 femmes (source arcagy.org). Son incidence annuelle est en baisse constante depuis 20 ans (-3 % par an) en raison du dépistage, de la pratique des frottis cervico-utérins et de la recherche des infections vaginales dues au Papillomavirus. Le risque de cancer du col de l’utérus est maximal autour de 45-49 ans.
Le pronostic de ces cancers est dit “intermédiaire“ avec une survie nette de 86 % à 5 ans et de 76 % à 10 ans (source arcagy.org).
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Article mis à jour le 14 avr. 2025
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