Quels sont les traitements du cancer de l'ovaire ?

Le traitement des cancers de l’ovaire fait appel à une équipe qui rassemble différents spécialistes.

Cette équipe inclut au minimum un oncologue, un radiothérapeute et un chirurgien auxquels peuvent se joindre un médecin anatomopathologiste et un biologiste spécialisé en génétique. Cette équipe se réunit lors d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire ou RCP afin de pouvoir proposer à la patiente le traitement le plus adapté à son cas.

La proposition de traitement sera expliquée en détail par le médecin qui prendra en charge la patiente lors d’une consultation particulière, la consultation d’annonce.

Dans un souci de simplification, les différents traitements qui vont être présentés concernent principalement les cancers épithéliaux de l’ovaire qui sont les plus nombreux.

La chirurgie est le principal traitement des cancers de l’ovaire. L’objectif de l’intervention est la résection complète des lésions visibles. Cette intervention pourra être réalisée par cœlioscopie, en particulier pour les cancers de stade 1, ou par laparotomie.

Le point de vue de l'expert

La nature de l’intervention chirurgicale varie en fonction de l’extension du cancer. Le chirurgien peut effectuer l’une des interventions suivantes :

  • L’ablation des ovaires ( ovariectomie )
  • L’ablation de la ou des trompes de Fallope ( salpingectomie )
  • L’ablation des ovaires et de la ou des trompes de Fallope ( annexectomie ). Lorsque la patiente est en âge d’avoir des enfants, le chirurgien pourra exceptionnellement ne retirer que l’ovaire touché et sa trompe.
  • L’ablation de l’utérus ( hystérectomie )
  • L’ablation de l’utérus, du col de l’utérus et de la partie haute du vagin ( colpo-hystérectonie totale )
  • L’ablation de l’épiploon, cette membrane qui recouvre l’estomac et le gros intestin ( omentectomie totale )
  • L’ablation de l’épiploon et de la rate ( omentosplénectomie )

Quelle que soit la nature de l’intervention, celle-ci comportera dans tous les cas :

  • Une exploration abdomino-pelvienne complète
  • Une ablation des ganglions lymphatiques localisés à proximité de la tumeur
  • Une ablation de l’appendice ( appendicectomie )
  • La réalisation de nombreuses biopsies

La chirurgie peut être suivie (traitement adjuvant) d’une chimiothérapie. Un médicament de chimiothérapie bloque la multiplication des cellules à renouvellement rapide comme le sont les cellules cancéreuses. Le traitement standard des cancers de l’ovaire repose sur l’utilisation simultanée de deux médicaments, le carboplatine et le paclitaxel.

Ils sont administrés par voie intraveineuse toutes les 3 semaines pendant 4 mois et demi (6 cycles de chimiothérapie).

Le résultat du traitement sera évalué tous les 2 à 3 cycles de chimiothérapie par un examen clinique, la mesure du taux sanguin de CA-125 et/ou par un scanner abdomino-pelvien.

En cas de récidive, d’autres médicaments de chimiothérapie seront prescrits comme le topotecan qui est administré par voie intraveineuse ou l’étoposide qui est administré par voie orale.

Différentes thérapies ciblées peuvent être également utilisées pour traiter un cancer de l’ovaire.

💡 LE SAVIEZ-VOUS ?

Comme leur nom l’indique, ces thérapies ciblent précisément des molécules qui sont impliquées dans la transformation d’une cellule normale en cellule tumorale ou dans le développement des cellules cancéreuses. Ces molécules sont présentes à l’extérieur ou à l’intérieur des cellules.

Les thérapies ciblées sont soit des anticorps monoclonaux , ces grosses molécules qui visent des cibles extracellulaires et sont administrés par voie intraveineuse soit des petites molécules qui visent des cibles intracellulaires et qui sont prises par voie orale . Il existe actuellement une cinquantaine de thérapies ciblées différentes.

Une des thérapies ciblées utilisées est le bevacizumab, un anticorps dirigé contre le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor), un facteur de croissance des vaisseaux sanguins. En bloquant ce facteur de croissance, le bevacizumab arrête la croissance des vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur, empêchant ainsi le développement de celle-ci. Le bevacizumab est utilisé notamment en association avec le carboplatine et le paclitaxel pour le traitement des cancers avancés.

D’autres thérapies ciblées comme l’olaparib, le niraparib, ou le rucaparib ciblent des molécules dénommées PARP [Poly(ADP-Ribose) Polymérase]. Ces PARP sont des enzymes impliquées dans la réparation de l’ADN. En bloquant les PARP, ces thérapies ciblées empêchent la réparation de l’ADN des cellules cancéreuses et bloquent leur prolifération. Les thérapies ciblées dirigées contre les PARP sont plus particulièrement utilisées pour traiter les cancers de l’ovaire ayant une mutation des gènes BRCA (voir plus haut). Elles se prennent par voie orale.

Finalement, d’importants progrès dans la prise en charge des cancers de l’ovaire ont été réalisés au cours des dernières années avec notamment l’utilisation de thérapies ciblées et une meilleure personnalisation des traitements en fonction de la situation de chaque patient.

De nouvelles avancées sont attendues prochainement avec l’arrivée de traitements innovants comme les anticorps couplés à un médicament.

Actuellement, de nombreux essais cliniques sont réalisés avec de nouveaux protocoles combinant par exemple une thérapie ciblée et une immunothérapie qui stimule le système immunitaire contre les cellules cancéreuses.

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Article mis à jour le 28 nov. 2024

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