Quels sont les causes et facteurs de risque du cancer de l’ovaire ?
Les facteurs de risque des cancers de l’ovaire sont multiples. Certains de ces facteurs sont directement liés à la constitution d’un individu (facteurs constitutionnels) alors que d’autres facteurs sont liés à l’environnement (facteurs environnementaux). C’est la coopération entre facteurs constitutionnels et facteurs environnementaux qui conduira au développement d’un cancer de l’ovaire.
Parmi les facteurs constitutionnels, et comme c’est le cas pour la plupart des cancers, l’âge constitue un facteur de risque important. Plus une femme vieillit et plus son risque de cancer de l’ovaire augmente : le risque est maximal autour de 75-79 ans et l’âge médian du diagnostic est de 68 ans (INCa 2019).
Parmi les autres facteurs constitutionnels, l’hérédité peut avoir un rôle. Environ 10% des cancers de l’ovaire surviennent dans un contexte de prédisposition génétique. Ces formes héréditaires sont dues à des mutations qui se transmettent d’une génération à l’autre et qui sont impliquées dans le développement d’un cancer.
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
L’ADN est un ensemble de 3 milliards de molécules qui sont au “cœur“ , plus précisément dans le noyau de chacune des 30 000 milliards de cellules qui composent notre organisme.
Cet ADN est composé par une suite de 4 éléments différents nommés A, T, G ou C d’après la première lettre de leur nom complet. Il forme une double hélice et contient toutes les informations nécessaires au fonctionnement de chaque cellule.
Ces informations sont contenues dans de petits fragments d’ADN dénommés “gènes“ . Il y a environ 21 000 gènes qui décident du fonctionnement d’une cellule et de la production des protéines, ces constituants essentiels des cellules.
Lorsque les cellules se divisent, des mutations peuvent survenir au niveau de l’ADN, changeant un élément par un autre à l’intérieur d’un ou de plusieurs gènes. Ces mutations peuvent être transmises d’un parent à un enfant ( mutations génétiques héréditaires ) ou survenir spontanément chez un individu au cours de sa vie ( mutations sporadiques ). Certaines mutations peuvent augmenter le risque d’apparition de cancers.
Les deux gènes les plus fréquemment impliqués dans la survenue d’un cancer de l’ovaire sont les gènes BRCA1 (BReastCAncer 1) et BRCA2 (BReastCAncer 2) qui jouent un rôle important dans la réparation de l’ADN et dans le contrôle de la croissance des cellules cancéreuses.
La fréquence des mutations des gènes BRCA varie selon les études de 19 à 31%. Les patientes avec une mutation dans les gènes BRCA1 et BRCA2 ont un risque accru de présenter un cancer du sein, de l’ovaire ou des deux localisations à la fois. Le risque est beaucoup plus élevé en cas de mutation du gène BRCA1.
Une patiente présentant une mutation du gène BRCA1 a un risque d’environ 40% de développer un cancer de l’ovaire vers 50 ans. Dans le cas d’une mutation du gène BRCA2, le risque est de 10% et la maladie apparaît vers 55 ans.
Les mutations de ces gènes BRCA sont cependant rares dans la population générale puisqu’elles affectent environ 1 personne sur 300 pour le gène BRCA1 et 1 personne sur 800 pour le gène BRCA2. Elles sont plus fréquentes dans certaines populations comme celle des femmes de descendance juive ashkénaze : chez ces femmes, 1 sur 40 est porteuse d’une mutation d’un gène BRCA.
Les autres gènes également impliqués sont les gènes MMR (MisMatchRepair) qui contribuent à la réparation de l’ADN. Lorsque ces gènes sont mutés, ces mutations peuvent être responsables du développement d’un cancer colorectal particulier, le cancer colorectal familial sans polypose ou syndrome de lynch, et du développement d’un cancer de l’ovaire, de l’endomètre (utérus), de l’estomac, de l’intestin grêle ou des voies urinaires.
En plus des formes héréditaires de cancer de l’ovaire, il existe également des formes familiales. Celles-ci peuvent être dues à une prédisposition génétique, à un mode de vie des membres de la famille, au hasard ou à une association de ces différents facteurs. Le risque d’avoir un cancer de l’ovaire est plus grand chez les femmes dont un parent au premier degré (mère, sœur ou fille) a ou a eu, jeune, un cancer de l ‘ovaire ou a développé un cancer du sein. L’antécédent personnel de cancer du sein est également un facteur de risque. Ces formes familiales apparaissent également à un âge plus précoce, souvent avant 50 ans.
La durée d’exposition aux hormones naturelles au cours de la vie constitue un autre facteur constitutionnel. Plus cette durée est longue et plus le risque est important. Cette durée d’exposition est définie par la période entre les premières règles et la ménopause.
En allongeant cette durée et en augmentant le nombre d’ovulations, ce qui se produit en cas de puberté précoce, de ménopause tardive et d’absence de grossesse, le risque de cancer de l’ovaire augmente. A contrario, la grossesse et, a fortiori, plusieurs grossesses, l’allaitement et la prise d’une contraception orale sont protecteurs.
L’endométriose qui touche une femme menstruée sur dix et qui se définit comme la présence en dehors de l’utérus de tissu semblable à la muqueuse utérine augmente le risque de cancer de l’ovaire.
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) par œstrogène ou par œstrogène et progestérone combinés augmente le risque de cancer de l’ovaire. Les femmes qui ont suivi un THM pendant plus de 5 ans risquent davantage d’être atteintes d’un cancer de l’ovaire que les femmes qui l’ont suivi pendant moins de 5 ans. De ce fait, une durée de prise limitée à 5 ans est recommandée, avec une réévaluation annuelle de son indication.
Parmi les facteurs environnementaux associés aux cancers de l’ovaire, le facteur environnemental le plus avéré est le tabagisme. Celui-ci augmente le risque d’une forme particulière de cancer de l’ovaire, les tumeurs épithéliales mucineuses qui représentent 5 à 10% des cancers épithéliaux. L’obésité est également un facteur de risque. En France, il a été estimé que 5% des cancers de l’ovaire seraient attribuables au surpoids et à l’obésité. (CIRC, 2018).
Parmi les facteurs de risque professionnels, l’amiante est reconnue depuis 2009 comme cancérogène certain pour l’ovaire.
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Article mis à jour le 28 nov. 2024
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