Quel est le dépistage du cancer du poumon ?
Alors que la radiographie thoracique n’a jamais montré son utilité pour le dépistage des cancers du poumon, une étude américaine, dont les résultats ont été publiés en 2011, a démontré qu’un scanner thoracique basse densité non injecté permet de détecter un cancer du poumon à un stade plus précoce et de diminuer le risque de mortalité par cancer du poumon de plus de 20% chez les sujets à risque.
Dans cette étude, les personnes à risque étaient des sujets de plus de 55 ans qui avaient fumé au moins un paquet par jour pendant 30 ans et des fumeurs éventuellement sevrés depuis moins de 15 ans.
Une large étude européenne dont les résultats ont été publié en 2020 ont confirmé les résultats de l’étude américaine en suggérant que le bénéfice était encore plus important chez les femmes que chez les hommes avec une baisse de la mortalité à 10 ans de 24% chez les hommes et de 33% chez les femmes.
💡LE SAVIEZ-VOUS ?
L’objectif du dépistage d’un cancer dans une large population est de détecter les personnes qui sont apparemment en bonne santé mais qui présentent un risque supérieur de contacter un cancer.
Si une anomalie est repérée, des examens complémentaires peuvent être effectués pour confirmer un diagnostic ou mettre en place un suivi. L’objectif est de diagnostiquer un cancer de façon plus précoce afin qu’un traitement puisse être plus efficace.
Aux USA, le dépistage est recommandé chez les personnes de plus de 50 ans qui fument ou ont fumé au moins un paquet par jour pendant 20 ans ou 2 paquets par jour pendant 10 ans et qui continuent à fumer ou ont arrêté depuis moins de 15 ans.
En France, le dépistage est actuellement individuel. Il se met progressivement en place à l'échelle du pays pour des personnes fortement exposées au tabagisme. Il concerne principalement les sujets de plus de 50 ans qui ont un tabagisme de plus d’un paquet par jour pendant 35 ans même s'il n'y a pas de seuil au-delà duquel le tabac est dangereux.
Chez ces personnes, un scanner basse densité est réalisé chaque année. Le plus souvent, ce sont les pneumologues qui prennent en charge ces sujets à risque. Pour ces personnes, ils vont accompagner le dépistage par une tentative de sevrage tabagique puisque l’adhésion à une démarche de dépistage ne doit pas être considéré par le fumeur comme un “permis de continuer à fumer“.
Pour réaliser ce dépistage, le radiologue a également un rôle primordial. Il doit être équipé d'un scanner faiblement irradiant très souvent couplé avec un logiciel de traitement d’image. Ce logiciel peut détecter des petits nodules qu’il faudra surveiller même s’ils sont souvent bénins. Certains nodules nécessiteront d’intervenir.
Pour cette surveillance ou pour une éventuelle intervention, le pneumologue et le radiologue travaillent en coopération avec des chirurgiens, des radiologues interventionnels ou des radiothérapeutes qui pourront opérer un nodule, intervenir pour le retirer ou l’irradier.
Interview du Docteur Bertrand Mennecier
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Article mis à jour le 20 sept. 2024
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