Comment se diagnostique le cancer du poumon ?

La découverte d’un cancer du poumon se fait de trois façons différentes. Le plus souvent, c’est à l’occasion de symptômes, soit locaux, soit généraux, soit liés à des métastases que le cancer va être diagnostiqué.

Il peut aussi être diagnostiqué de façon fortuite, à l’occasion, par exemple, d’une radiographie ou d’un scanner effectué pour une toute autre raison comme un bilan préopératoire ou lors d’un accident.

Enfin, un cancer du poumon pourra être diagnostiqué à la suite d’un programme de dépistage.

Les examens d’imagerie

Pour établir un diagnostic de cancer du poumon, un certain nombre d’examens seront nécessaires.

Le premier d’entre eux sera un examen clinique par le médecin, que celui-ci soit votre médecin référent, un pneumologue ou un cancérologue. Celui-ci examinera particulièrement le thorax et contrôlera les ganglions lymphatiques situés au niveau du cou.

Si cela n’a pas été fait, il sera prescrit différents examens d’imagerie médicale. Ceux-ci ont pour objectifs d’établir ou de confirmer un diagnostic de cancer du poumon et d’évaluer l’extension du cancer. Une radiographie du thorax permettra d’avoir une image en deux dimensions.

Elle permettra de contrôler l’état des poumons et la présence d’éventuelles anomalies. Un scanner (CT scan pour Computer Tomography ou tomodensitométrie) du thorax et de la partie haute de l’abdomen donne des images plus précises et en trois dimensions.

Il permettra de localiser une tumeur et de déterminer si des ganglions lymphatiques sont envahis par des cellules cancéreuses. Cet examen indolore nécessite environ 10 à 30 minutes.

💡LE SAVIEZ-VOUS ?

Les ganglions lymphatiques sont des petites structures qui sont réparties dans tout le corps et qui sont reliées entre elles par des vaisseaux lymphatiques.

Dans ces vaisseaux,et dans ces ganglions, circulent les cellules du système immunitaires . En cas d’infection par des microbes ou en cas de cancer, les cellules du système immunitaire vont se multiplier dans les ganglions pour tenter d’éliminer les microbes (bactéries ou virus), les cellules infectées par un virus ou des cellules cancéreuses.

Ces ganglions peuvent être envahis par des cellules cancéreuses . Celles-ci pourront se disséminer à distance du cancer primitif en allant dans les vaisseaux lymphatiques puis dans les vaisseaux sanguins.

Les cellules cancéreuses peuvent également se disséminer en allant directement dans les vaisseaux sanguins.

Un scanner ou une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) du cerveau permettra d’exclure ou de confirmer si le cancer s’est étendu au cerveau. L’IRM donne des images particulièrement détaillées. L’injection d’un produit de contraste dans une veine du bras peut s’avérer nécessaire pour obtenir des images plus précises.

Cet examen est indolore mais peut être légèrement désagréable car le patient doit rester allongé sur une table d’examen qui coulisse à l’intérieur d’un anneau pendant environ 30 minutes.

Enfin, une Tomographie par Émission de Positons (PET scan pour Positron Emission Tomography) combiné à un scanner apporte des informations sur l’activité des tissus et en particulier sur leur capacité à absorber une molécule radioactive proche du glucose.

Or, les cellules cancéreuses absorbent plus fortement cette molécule que les cellules normales, ce qui permet de localiser la tumeur primitive et ses éventuelles métastases dans l’ensemble du corps.

En superposant les images données par le PET-scan et celles données par le scanner, le radiologue localise mieux l’emplacement des tissus cancéreux. L’examen sera réalisé environ une heure après l’injection du produit légèrement radioactif pour permettre sa diffusion.

Ces différents examens d’imagerie médicale permettront d’évaluer l’extension de la maladie.

Cependant, seul l’examen histologique effectué au microscope par un médecin anatomopathologiste établira le diagnostic exact de la maladie et la nature du cancer.

L'examen histologique

Cet examen se fera à partir d’une biopsie ou d’une pièce chirurgicale.

Il existe plusieurs techniques pour obtenir une biopsie :

  • La bronchoscopie permet d’examiner l’intérieur des voies respiratoires et de prélever des échantillons tissulaires à l’aide d’un tube souple appelé fibroscope bronchique. Ce tube est introduit par les voies naturelles (nez ou bouche). Cet examen se fait sous anesthésie locale.
  • Une biopsie peut également être obtenue à l’aide d’une aiguille guidée par scanner ou par échographie. L’examen histologique pourra également être effectué à partir de cellules obtenues par bronchoscopie après lavage alvéolaire. Ce lavage consiste à injecter une solution légèrement salée dans les poumons afin de recueillir les éventuelles cellules cancéreuses qui seraient présentes.

En examinant au microscope les cellules présentes dans la biopsie, dans une pièce opératoire ou dans le lavage alvéolaire (examen histologique), le médecin anatomopathologiste pourra définir la nature exacte du cancer du poumon.

De plus il pourra étudier certaines caractéristiques des cellules cancéreuses comme l’expression de PD-L1, un point de contrôle du système immunitaire.

L'analyse moléculaire

Si les examens précédents révèlent la présence d’un cancer du poumon, il sera souvent nécessaire de faire une analyse de l’ADN des cellules cancéreuses. Cette analyse dite “moléculaire“ s’effectue dans des laboratoires spécialisés en biologie moléculaire sur des échantillons tissulaires et grâce à des techniques de séquençage de l’ADN.

POUR MEMOIRE

L’ADN est un ensemble de 3 milliards de molécules qui sont au “cœur“, plus précisément dans le noyau de chacune des 30 000 milliards de cellules qui composent notre organisme.

Cet ADN contient toutes les informations nécessaires au fonctionnement de chaque cellule et à la production de protéines par celles-ci. Ces informations sont contenues dans de petits fragments d’ADN dénommés “gènes“ .

Il y a environ 21 000 gènes qui décident du fonctionnement d’une cellule et de la production des protéines, ces constituants essentiels des cellules. Lors des divisions cellulaires, l’ADN se transmet des cellules mères aux cellules filles.

Cependant, au cours de ces divisions, des erreurs dans la retranscription de l’ADN peuvent se produire.

Des altérations de l’ADN peuvent aussi être causées par des facteurs externes tels que des rayons ultraviolets ou certaines substances présentes dans l’alimentation. Ces erreurs et ces altérations sont multiples mais certaines peuvent contribuer à transformer une cellule normale en cellule cancéreuse. Ce sont ces altérations de l’ADN qui sont recherchées lorsque l’on effectue une analyse moléculaire de cellules cancéreuses.

Il y a de nouvelles techniques qui permettent de faire rapidement l’analyse d’un grand nombre de gènes. Certains de ces gènes peuvent avoir des modifications qui conduisent à la production de protéines anormales éventuellement responsables d’une multiplication anarchique des cellules cancéreuses. Ces protéines anormales peuvent alors être ciblées par des médicaments qui bloqueront leur fonctionnement.

Pour traiter un cancer du poumon, ces thérapies ciblées ne pourront être choisies par le médecin qu’après obtention des résultats de l’analyse moléculaire, d’où la nécessité d’une réalisation aussi rapide que possible de celle-ci.

Finalement, l’ensemble des examens réalisés, examen clinique, imagerie médicale, examen histologique, analyse moléculaire permettront d’établir la nature précise du cancer du poumon et son éventuelle dissémination dans les ganglions ou à distance dans un autre organe.

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Article mis à jour le 20 sept. 2024

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