Quels sont les causes et facteurs de risque du cancer de l'endomètre ?
Les facteurs de risque des cancers de l’endomètre sont multiples. Comme pour de nombreux cancers, l’un des facteurs de risque est l’âge. Plus une femme vieillit et plus son risque de cancer de l’endomètre augmente. Un autre facteur important est l’obésité.
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
En comparaison avec tous les autres cancers, le cancer de l’endomètre est celui qui est le plus associé à l’ obésité . A titre d’exemple, aux Etats-Unis, 75 % de tous les cancers de l’endomètre sont attribuables à l’obésité.
Alors que le risque de cancer de l’endomètre est d’environ 3 % chez une personne avec un poids normal, le risque de cancer de l’endomètre peut atteindre 50 % lorsque l’obésité est importante (Source New England Journal of Medicine).
Le diabète de type 2 (diabète non-insulino-dépendant) constitue également un facteur de risque : une femme atteinte de diabète risque environ 2 fois plus d’avoir un cancer de l’endomètre qu’une femme qui n’est pas diabétique (source Société canadienne du cancer).
Une exposition plus longue ou plus importante aux œstrogènes, ces hormones d’origine ovarienne, augmente également le risque de cancer de l’endomètre. C’est le cas des femmes qui ont eu une puberté précoce (avant 12 ans), une ménopause tardive (après 55 ans) ou qui n’ont pas eu de grossesse.
C’est également le cas des femmes qui ont eu une hormonothérapie substitutive par œstrogènes. Le tamoxifène qui est un traitement hormonal des cancers du sein augmente le risque de cancer de l’utérus lorsqu’il est pris pendant deux ans ou plus. Le syndrome des ovaires polykystiques est également un facteur de risque des cancers de l’endomètre.
Le point de vue de l'expert
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Elle touche environ 10 % des femmes mais les symptômes sont très variables d’une patiente à l’autre (source INSERM).
Ces symptômes peuvent s’aggraver avec une prise de poids. Le SOPK peut entrainer des troubles de la fertilité et de la pilosité ( hirsutisme ) ainsi qu’un diabète. Il est dû à un dérèglement hormonal avec une production excessive d’hormones mâles ( androgènes ), notamment de testostérone , habituellement produites en petites quantités dans l’organisme féminin.
Parmi les autres facteurs, l’hérédité peut avoir un rôle. Ces formes héréditaires sont dues à des mutations génétiques qui se transmettent d’une génération à l’autre et qui sont impliquées dans le développement d’un cancer. Du fait de ces mutations, certaines femmes peuvent donc avoir une prédisposition génétique à développer un cancer.
💡 LE SAVIEZ-VOUS ?
L’ ADN est un ensemble de 3 milliards de molécules qui sont dans le noyau de chacune des 30 000 milliards de cellules qui composent notre organisme. Cet ADN est composé par une suite de 4 éléments différents nommés A, T, G ou C d’après la première lettre de leur nom complet. Il forme une double hélice et contient toutes les informations nécessaires au fonctionnement de chaque cellule. Ces informations sont contenues dans de petits fragments d’ADN dénommés “ gènes “. Il y a environ 21 000 gènes qui décident du fonctionnement d’une cellule et de la production des protéines, ces constituants essentiels des cellules.
Des mutations peuvent survenir au niveau de l’ADN, changeant un élément par un autre à l’intérieur d’un ou de plusieurs gènes. Ces mutations peuvent être transmises d’un parent à un enfant ( mutations génétiques héréditaires ) ou survenir spontanément chez un individu au cours de sa vie ( mutations sporadiques ). Certaines mutations peuvent augmenter le risque d’apparition de cancers.
Une prédisposition génétique au cancer de l’endomètre s’observe principalement chez les patientes qui présentent un syndrome de Lynch.
Le point de vue de l'expert
Le syndrome de Lynch est une maladie génétique qui touche principalement le côlon-rectum et l’endomètre. Les patients avec un syndrome de Lynch ont un risque plus élevé de faire un cancer colorectal et l’âge d’apparition du cancer se fait vers 45 ans. Ils ont aussi un risque plus élevé de faire un cancer de l’endomètre, de l’ovaire, de l’estomac, de l’intestin grêle ou des voies biliaires ou urinaires.
Plusieurs facteurs diminuent le risque de cancer de l’endomètre. Le premier est d’avoir un poids normal ou de maigrir en cas d’obésité. Les grossesses et l’allaitement diminuent également le risque. Enfin, l’exposition à une hormone féminine, la progestérone, diminue également le risque. Cette exposition peut de faire lors de cycles menstruels réguliers, avec une utilisation prolongée (plus de 5 ans) d’un contraceptif oral contenant un progestatif (hormone avec une action similaire à celle de la progestérone), un stérilet qui libère un progestatif ou un traitement hormonal substitutif de la ménopause contenant un progestatif.
--
Article mis à jour le 8 janv. 2025
Demandez un second avis pour votre cancer à un expert
Réponse dans les 7 jours