Qu’est-ce qu’un cancer du corps de l’utérus ou cancer de l’endomètre ?

Les tumeurs de l’utérus peuvent avoir pour origine le col de l’utérus qui est la partie la plus basse de l’utérus ou le corps de l’utérus qui comprend les régions situées au-dessus du col. Ce texte concernera uniquement les tumeurs bénignes (non-cancéreuses) ou malignes (cancéreuses) du corps de l’utérus.

POUR MEMOIRE

L’ utérus est un organe en forme de poire renversée. Il est situé dans le petit bassin ( pelvis ) entre la vessie à l’avant et le rectum à l’arrière. Chez une femme en activité génitale, période comprise entre la puberté et la ménopause, l’utérus mesure de 6 à 10 cm de longueur, de 2 à 4 cm d’épaisseur et de 5 cm de largeur.

La cavité utérine est tapissée d’un tissu particulier appelé endomètre . Le rôle principal de l’endomètre est de recevoir l’œuf au 7ème jour après la fécondation. Il permet ensuite à la grossesse de poursuivre son développement. Si un cycle n’est pas suivi d’une grossesse, l’endomètre est éliminé (desquame) en moyenne au bout de 28 jours. Cette élimination de l’endomètre cause une hémorragie qui constitue les règles ( menstruation ).

La couche externe de l’utérus est constituée par un tissu musculaire ou myomètre . Ce muscle utérin est considéré comme le plus puissant du corps féminin. Ses contractions permettront l’expulsion du bébé.

Les tumeurs bénignes de l’utérus sont assez fréquentes. Il s’agit le plus souvent de fibromes et plus rarement de polypes. L’endométriose est également une prolifération bénigne de l’endomètre.

Les fibromes utérins, les polypes utérins et l’endométriose

💡 LE SAVIEZ-VOUS ?

Les fibromes utérins sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes, en particulier chez les femmes au cours de la période d’activité génitale. Environ 20 % des femmes de 30 ans, 20 à 40 % des femmes de 40 ans et 40 % des femmes de 50 ans en sont porteuses.

Ces fibromes ne se transforment pas en cancer. Les femmes peuvent avoir plusieurs fibromes à la fois.

Dans la plupart des cas, les fibromes ne provoquent aucune manifestation ( symptôme ) anormale et ne nécessitent aucun traitement. Parfois, certains fibromes provoquent des règles abondantes ( ménorragies ) ou des douleurs. Elles sont alors traitées par chirurgie sans qu’il soit toujours nécessaire de retirer l’utérus entier ( myomectomie ) selon l’âge et le désir de procréation de la patiente. Un traitement médical peut également être proposé (progestatifs oraux, analogues de la LH-RH).

Les polypes utérins sont des tumeurs bénignes qui peuvent devenir malignes dans 4 % des cas (source arcay.org).

Leur traitement consiste à les retirer par un curetage de l’utérus.

L’ endométriose est une maladie fréquente qui touche de 5 à 10 % des femmes. Elle se définie par la présence d’endomètre en dehors de la cavité utérine.

L’endométriose est toujours une prolifération bénigne qui touche plus volontiers les femmes de la trentaine ou de la quarantaine. L’endométriose peut occasionner des douleurs qui sont le plus souvent cycliques et apparaissent lors de la deuxième partie du cycle et pendant les règles.

Le traitement est hormonal, notamment avec des contraceptifs oraux ou des analogues de la LH-RH pour bloquer la production d’œstrogènes par les ovaires. La chirurgie par cœlioscopie est parfois nécessaire.

A la frontière entre tumeur bénigne et tumeur maligne, l’hyperplasie endométriale est considérée comme un état précancéreux.

L’hyperplasie endométriale

💡 LE SAVIEZ-VOUS ?

L’hyperplasie endométriale peut se manifester par des règles douloureuses, des ménorragies (règles abondantes) ou des métrorragies (saignements qui surviennent en l’absence de règles ou entre les règles).

Parfois, aucun symptôme n’est retrouvé. Non traitées, ces lésions peuvent, dans certains cas, évoluer en cancers. Le traitement est le plus souvent chirurgical. Une hormonothérapie par la progestérone (hormone féminine) peut aussi être envisagée.

Les cancers du corps de l’utérus appelés plus fréquemment cancers de l’endomètre peuvent être non-invasifs (cancers in situ) ou invasifs.

Chez les patientes avec un cancer in situ, les cellules cancéreuses sont confinées dans l’endomètre, le tissu qui leur a donné naissance, et n’ont pas envahi le tissu avoisinant.

Chez les patientes avec un cancer invasif, les cellules cancéreuses sont sorties de l’utérus et ont atteint d’autres organes, pour former des métastases.

💡 LE SAVIEZ-VOUS ?

La formation de métastases est le vrai problème posé par la maladie cancéreuse. Sans métastase, il suffirait de traiter la tumeur primitive avec un traitement local, chirurgie ou radiothérapie , pour guérir la plupart des cancers.

La présence de métastases résulte de la dissémination des cellules cancéreuses à distance de la tumeur primitive et nécessite l’emploi de traitements qui se disséminent eux aussi dans l’organisme (traitements systémiques), chimiothérapies, thérapies ciblées, hormonothérapies ou immunothérapies .

Cette dissémination des cellules cancéreuses pour former des métastases est un phénomène complexe puisque les cellules cancéreuses doivent quitter la tumeur primitive, utiliser les vaisseaux lymphatiques et/ou les vaisseaux sanguins pour circuler dans l’organisme puis quitter ces vaisseaux et pénétrer dans un nouvel organe pour se multiplier dans celui-ci et former des métastases.

Les cellules cancéreuses issues de l’endomètre peuvent envahir des ganglions lymphatiques, ces organes du système immunitaire disséminés dans tout notre organisme et reliés entre eux par des vaisseaux lymphatiques. Les ganglions touchés sont d’abord situés dans le pelvis (ganglions pelviens) puis le long de l’aorte, cette grosse artère qui descend du cœur (ganglions para-aortiques). Les cellules cancéreuses peuvent également se disséminer dans d’autres organes. Les plus fréquemment touchés sont le péritoine, le foie et les poumons.

En France et en 2018, 8 224 cas de cancers de l’endomètre ont été diagnostiqués.

En termes d’incidence (nombre de nouveaux cas par an), le cancer de l’endomètre se situe au quatrième rang des cancers chez la femme après le cancer du sein, du côlon et du poumon. Il compte pour environ 13% de tous les cancers diagnostiqués chez la femme (source arcagy.org).

Son incidence augmente après la ménopause, période où sont diagnostiquées plus des trois quarts des cas. Il survient souvent entre 60 et 70 ans et l’âge moyen de survenue est de 69 ans. Le pronostic de ces cancers est souvent bon car les symptômes apparaissent à un stade peu avancé du cancer sous la forme de saignements qui surviennent en l’absence de règles ou entre les règles (métrorragies).

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Article mis à jour le 7 janv. 2025

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